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Loiret Opération vente directe de blé entre agriculteurs

A Quiers-sur-Bézonde (Loiret), Marc Hautefeuille (à droite), céréalier à Neuville-sur-Essonne, livre symboliquement à son collègue, François Potteau, éleveur, près de 6 tonnes de blé. © A. RICHARD A Quiers-sur-Bézonde (Loiret), Marc Hautefeuille (à droite), céréalier à Neuville-sur-Essonne, livre symboliquement à son collègue, François Potteau, éleveur, près de 6 tonnes de blé. © A. RICHARD

Le 21 février, à Quiers-sur-Bézonde (Loiret), la Coordination rurale a organisé une vente de céréales entre un céréalier et un éleveur, sans passer par un organisme stockeur. Un acte illégal.

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La libéralisation du marché des céréales est un des chevaux de bataille du syndicat. La Coordination rurale exige « l'abrogation des textes qui obligent de passer par un collecteur déclaré auprès des pouvoirs publics », autrement dit le passage par une coopérative ou un négoce.

Le poids des marges des intermédiaires

Pour le syndicat, les marges de ces intermédiaires renchérissent le coût des aliments du bétail et pénalisent fortement la compétitivité des éleveurs et des producteurs de grains français. Pour le dénoncer, le syndicat a organisé, le 21 février, à Quiers-sur-Bézonde (Loiret), une vente de près de 6 tonnes de blé, entre l'éleveur François Potteau et le céréalier Marc Hautefeuille : « Je lui ai vendu à 135 €/t base juillet. Avec un organisme stockeur, j'aurai perdu entre 8 et 10 €/t. Multiplier par quelques milliers de tonnes, c'est impactant », explique Marc Hautefeuille, qui exploite 137 ha à Neuville-sur-Essonne (Loiret).

En marge de cette livraison, l'OPG (Organisation des producteurs de grains, qui dépend de la CR) a signé trois chèques de 9,56 € au total, pour symboliser les taxes et les CVO à Intercéréales et au Gnis. « On ne fraude pas le fisc ! Et cela montre que le montant total de cette parafiscalité est largement inférieur à la marge du collecteur », explique Nicolas Jaquet, le président de l'OPG.

« Les OS ne doivent plus s'occuper de tout »

Le président renchérit sur l'organisation des marchés : « L'énorme organisation administrative n'est favorable qu'à l'exportation et ne profite pas aux agriculteurs. La preuve, les prix payés sont inférieurs au prix de marché. » Nicolas Jaquet reconnaît que les collecteurs ont un rôle à jouer dans la collecte, le tri et l'assemblage des céréales. « On ne demande pas la suppression des OS, mais on ne veut plus qu'ils s'occupent de tout ! »

Aude Richard

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